Pour mieux répondre aux besoins du spectacle vivant en temps de transitions sociales, économiques et environnementales, l’Onda a revu ses orientations et ses soutiens financiers. Pour effectuer ces changements, l’Onda s’est appuyé sur des journées de consultation avec ses partenaires (en janvier/février 2023, environ 120 professionnel·le·s du spectacle vivant présent·e·s pendant 4 jours) et sur les travaux déjà réalisés par le Syndeac, Arviva ou le plan « mieux produire, mieux diffuser » de la DGCA.
En bref, les nouveaux soutiens s’articulent autour de trois axes prioritaires :
- Tout d’abord, favoriser les coopérations parce qu’il n’y a pas de meilleure réponse à la concurrence et aux difficultés budgétaires que la coopération, tandis que les impératifs écologiques nous obligent à penser la durée de vie des œuvres et leur circulation dans une logique de réduction de leur empreinte carbone.
- Ensuite, encourager l’innovation, qu’elle porte sur les possibilités offertes par le numérique pour le spectacle vivant ou sur de nouvelles interactions sociales générées par des présences longues d’artistes sur les territoires, parce que dans tous les cas ces expériences renouvellent les rapports entre les artistes et les habitant·e·s.
- Enfin, équilibrer les visibilités en étant proactifs pour apporter du soutien à des formes minoritaires qu’une tendance à l’uniformisation des esthétiques pourrait exclure des lieux dédiés à la diffusion. Il s’agit des musiques de création et des formes expérimentales des autres disciplines, des spectacles portés par des artistes en déplacement forcé dits « en exil », ou entrant dans le métier, ou en situation de handicap, ou venant du Sud global et de l’Est de l’Europe, ou des territoires français ultramarins.
En termes de soutiens financiers, cela se traduit de la façon suivante :
Dès la saison 2023/2024 :
- Un élargissement des bénéficiaires à la fois à des lieux atypiques (tiers-lieux, les cabarets, etc.), aux coproducteurs s’ils n’ont pas droits de suite sur le spectacle et aux demandes pour l’accueil de compagnies régionales pour des projets de coopérations exemplaires.
- La mise en place de nouvelles aides pour les présences d’artistes venant des territoires ultramarins et pour les productions numériques complémentaires aux œuvres de spectacle vivant (suite de l’appel à projet « Écran vivant »).
A partir de la saison 2024/2025 :
- Un conditionnement de l’accord d’une aide financière au fait que le spectacle s’inscrive dans une tournée d’un minimum de 3 dates dans une temporalité et sur un territoire cohérents.
- Une simplification des modes de calcul et un nouveau calendrier de dépôt des demandes de soutien financier, permettant une anticipation des réponses avant l’engagement des saisons.
- Un soutien renforcé pour l’accueil de formes prioritaires.
- La mise en place de nouvelles aides en soutien à l’accueil de spectacles de grand format ou jouant sous grands chapiteaux, aux résidences longues de diffusion (projets de « territoire », projets faisant appel à la participation d’habitants, projets in-situ...), à la co-programmation internationale, ainsi qu’une ouverture des dépenses prises en charge pour les tournées de spectacles ultramarins et internationaux.