Quelques informations marquantes :
Avant le début des travaux, les habitants de Skopje ont découvert une présentation vidéo du projet "Skopje 2014" sur YouTube, publiée par un compte non identifié. Aucune annonce préalable n'avait été faite, et l'origine de la conception de ce projet reste toujours inconnue. Les travaux, d'un coût de 800 millions d'euros, ont été réalisés sans consultation publique.
La construction d'un théâtre et/ou opéra national semblait être une bonne nouvelle, car il n'y avait pas de bâtiment adapté pour accueillir de grandes productions. Cependant, le bâtiment s'avère totalement inadapté : aucun pont de déchargement ni ouverture suffisamment large n'ont été prévus pour les décors, les loges sont encombrées de moulures et de sièges imposants, et il n'y a pas d'espace de stockage, entre autres problèmes.
Auparavant, la place principale verdoyante était le lieu de rassemblement des différentes communautés pour des fêtes et des rassemblements divers, qu'ils soient liés à des origines ethniques, religieuses ou sociales. Cependant, le revêtement de la place la rend impraticable en été en raison de la chaleur réfléchie, ainsi qu'en automne et en hiver en raison des risques de glissades causés par la pluie et la neige. De plus, un système de diffusion sonore imposait en permanence des musiques grandiloquentes, telles que Wagner, et des écrans publicitaires géants sont toujours présents. Cette transformation de la place, défigurée par une immense sculpture centrale, s'inscrit dans une démarche globale visant à diviser les communautés en des espaces géographiques distincts.
Dans les sculptures de 2014, les femmes sont systématiquement représentées en tant que mères, muses ou femmes tournées vers les hommes, tandis que les hommes sont représentés en tant que soldats, intellectuels, figures historiques ou politiques, parfois sans lien avec l'histoire du pays. Cela participe à une reconstruction fantasmée de l'histoire et à la réhabilitation de personnalités controversées ou ridicules. De plus, le pont réservé aux artistes, situé en face d'une série de neuf sculptures féminines (les muses), ne représente que des hommes