18 septembre 2023
Comme beaucoup d’opérateur·rice·s du monde culturel en France, nous avons reçu avec incompréhension la circulaire enjoignant les établissements culturels publics à cesser toute coopération avec les équipes artistiques en provenance du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Rapidement après sa parution, le téléphone a sonné à l'Onda pour évoquer des cas immédiats d’artistes empêché·e·s de se déplacer pour des spectacles dont nous soutenons financièrement la diffusion sur les scènes françaises prévue parfois dans quelques jours. Fidèle à ses convictions, l’Onda fait et fera ce qui est en son pouvoir pour qu’elle soit possible.
Les artistes qui vivent et travaillent dans les pays en proie à de grandes tensions politiques font souvent acte de courage en étant les porte-paroles de points de vue divergents de ceux des représentant·e·s du pouvoir. En choisissant de rester dans leur pays, ils s’exposent. On le sait, ici comme ailleurs, les intellectuel·le·s sont souvent les cibles des extrémistes de tout bord qui ne laissent pas de place à l’expression de pensées complexes dont relèvent les gestes artistiques. Nous devons continuer à offrir aux artistes la tribune dont ils ont besoin en leur ouvrant nos scènes, comme il est de tradition en France. Il est vital qu’ils·elles puissent continuer à échanger et à collaborer avec les programmateurs·rice·s en France. D’autant que la plupart du temps, les artistes créent dans des conditions de grande précarité économique et sont dépendant·e·s des soutiens financiers internationaux pour produire et diffuser leurs œuvres.
Notre doux pouvoir, c’est d’agir pour que le public entende toutes ces voix dont nous avons besoin.
Marie-Pia Bureau, Directrice
Et l'équipe de l'Onda